Francais

Atzéo et la langue française

Pourquoi des manuels pour apprendre le français?

Après plusieurs années de rencontres d’élèves en difficultés en orthographe et en lecture, les équipes d’auteurs (pour la plupart formateurs d’enseignants) se sont attelées à modifier en profondeur la logique des manuels à proposer aux enfants. Sur base de leur expertise acquise à l’université en didactique du français en plus de leur expérience sur le terrain pour enseigner la maîtrise de la langue aux enfants qui leur sont confiés, ils ont rédigé les collections « OhOh » pour l’orthographe et « AU cœur du Lire » pour la compréhension en lecture. Leur travail s’inscrit implicitement dans le Cadre européen commun de référence et dans les visées du Ministère de l’Education. Il prend également en compte les directives qui concernent le français langue étrangère (FLE).

Les connaissances actuelles en neurosciences confirment la nécessité de rechercher l’efficacité en organisant des séquences d’apprentissage autour de stratégies.

Enseigner la langue française nécessite de porter l’attention sur la compréhension écrite, sur la compréhension orale et sur la conscience phonologique (phonétique).

En orthographe comme en lecture, nos manuels AGREES proposent des activités à vivre plusieurs jours de suite sans jamais devoir être terminées. Ce sont des activités pour apprendre et non pour réussir. L’important réside dans le laboratoire et la réflexion autour de celui-ci. Petit à petit, suite à des démarches métacognitives et de transfert, l’enfant apprend des stratégies utiles.

Nous sommes allés à l’essentiel

  • Apprendre à copier car la didactique du français a trop longtemps « oublié » qu’il s’agit d’une véritable procédure (c’est-à-dire un ensemble de stratégies basées sur l’observation, l’attention et la mémorisation).
  • Apprendre la grammaire par la copie dans la confiance car l’apprentissage de la langue ne peut s’opérer dans le stress. Il s’agit de vivre des situations orales et écrites pour comprendre la langue française et son fonctionnement.
  • Apprendre à comprendre l’explicite jusqu’en 6e primaire car depuis trop longtemps l’enseignement de la compréhension s’arrête à 8 ans.  Comme le signe Y. Nadon, trop de jeunes sortent de l’école sans avoir appris à comprendre !
  • Apprendre à comprendre la paraphrase car cette compétence essentielle (savoir que sous des mots différents, il peut y avoir la même image mentale – le même sens) n’a pas fait partie systématiquement de la scolarisation ni des cours d’alphabétisation.

Comment fonctionnent nos manuels de français agréés ?

Les manuels reposent sur 7 principes directeurs :

1. La 1èreactivité de la séquence permet de comprendre les modalités pratiques et matérielles. Les apprenants sont mis en confiance par un modèle qui leur permet de comprendre les enjeux en termes d’apprentissage (stratégie) et en termes de production (réponse à la mise en situation).

2. Il est fondamental que l’activité soit répétée pendant au moins 5 à 7 jours qui se suivent. Pour que les apprentissages visés s’inscrivent dans la mémoire à long terme, il faut que les neurones soient sollicités intensément et régulièrement. Cette pratique de la langue de façon répétée s’inscrit donc dans des séquences !

3. Les activités de métacognition sont essentielles. MERCI de ne pas les laisser tomber. Les enfants ont parfois besoin de 2 à 3 pratiques de « métacognitions » pour que celles-ci deviennent productives. Tous les formateurs insistent sur cette pratique afin de mémoriser à la fois la situation et son objectif.

4. Le réinvestissement dans l’écrit permet des transferts par le passage du statut de récepteur à celui de producteur. Le passage à l’écriture favorise l’intégration des structures de la langue. De plus, cette étape de la séquence est indispensable pour la mise en mémoire.

5. Les stratégies seront mieux intégrées si vous les mettez aussi en pratique dans les textes travaillés en classe (quelle que soit la discipline). Trop souvent, le cours de français est vécu de manière dissociée comme chaque autre cours. Dans une approche communicative du français, chaque fois qu’on en a l’occasion, il est intéressant de faire des liens entre les disciplines.

6. Les activités proposées sont prévues pour que les plus rapides et les plus lents trouvent assez de nourriture pour activer les apprentissages désirés. Dans notre esprit, les enfants ne doivent pas nécessairement arriver au bout de chaque séquence. L’important, c’est la pratique de la langue ainsi que l’observation de celle-ci et non l’activité ou son résultat.

7. Si vous conjuguez en alternance ces activités de la collection « Oh Oh » et de la collection « Au Cœur du Lire », vous amplifiez et solidifiez les liens entre lire et écrire.

Ouvrages pédagogiques pour le cours de français

Plusieurs ouvrages pédagogiques vous proposent des activités pour les maternelles et les primaires…

Il s’agit:

  • des livres « J’écoute et je parle» et « J’écris et je lis» rédigés par Mme Bolle et Mr Stordeur. Beaucoup de matériel à télécharger gratuitement accompagne ces ouvrages de qualité.
  • des livres qui proposent un usage important des albums jeunesse.

Le but est de favoriser l’apprentissage des élèves et de créer de la continuité au sein des écoles. Tous nos outils s’intègrent facilement dans le cours de français langue étrangère ou français langue d’apprentissage (FLA).

Note sur la compréhension en lecture

Les recherches sur la compréhension en lecture sont suffisamment abondantes et explicites pour ne pas se laisser interpeller par les résultats désastreux aux évaluations internationales afin de décider de modifier ses pratiques dans ce domaine mais de faire un choix positif : celui de s’appuyer sur les données disponibles pour développer des activités porteuses et de qualité, de faire le pari de l’éducabilité de chacun. Les contenus apportés par la littérature scientifique permettent de transférer concrètement ces théories et de les rendre opérationnelles sur le terrain. Elles suggèrent d’oublier de pratiquer abusément la lecture contrôle pour construire des pratiques réflexives, métacognitives et émancipatrices. Celles-ci doivent être accessibles à tous les élèves dans une visée démocratique et porteuse d’équité.

Cependant, il s’agit bien de conserver l’apprentissage dans sa complexité. Comme le dit Evelyne charmeux (2013) : « C’est en lui donnant du temps pour explorer la complexité d’une situation qu’on aide un enfant à la surmonter, et jamais en faussant cette situation sous prétexte de la simplifier. »

« Ce qui prédispose de pouvoir comprendre des informations, ce n’est pas que l’intelligence supposée. En revanche, ce sont les apprentissages qui développent l’intelligence. Plus l’enfant traite d’informations, de natures différentes, plus il rend son intelligence flexible et plus il peut intégrer de nouvelles informations. Moins l’enfant traite d’informations, plus il rigidifie son système cognitif, plus il amoindrit sa capacité à apprendre. C’est donc une erreur pédagogique de donner moins d’informations à traiter à des enfants en difficulté. Au contraire, il semble important d’enrichir leur niveau de connaissances et de les varier. »

Le kamishibaï en classe : Applications pédagogiques

D’après : editions@callicephale.fr – www.callicephale.fr

1 . Définitions

Kamishibaï est un mot japonais qui veut dire littéralement théâtre de papier : kami (papier) et shibaï (théâtre). Dans un petit théâtre en bois, le butaï, on fait glisser des images en lisant une histoire. Le kamishibaï moderne naît véritablement à la fin des années 1920. Des conteurs parcouraient les villages, un butaï fixé sur leur vélo et les jours de marché lisaient des kamishibaï aux enfants, puis ils leur vendaient des bonbons. Très vite le kamishibaï entra dans toutes les écoles du Japon. Ce n’est qu’à partir de l’an 2000 que la technique se développa réellement en France.

2. Technique du kamishibaï

L’utilisation du kamishibaï est très simple mais il faut bien comprendre quelques grands principes car le kamishibaï n’est pas un album !

Trois éléments fondamentaux les distinguent :

  1. Le sens de lecture inverse du nôtre. Pour les spectateurs, l’image du kamishibaï se lit de droite à gauche contrairement à notre habitude (nous lisons de gauche à droite en occident).
  2. Le glissement des images l’une par rapport à la suivante : avec le kamishibaï le glissement et le chevauchement des images offrent la possibilité de créer la surprise, de faire bouger les personnages (des didascalies à l’arrière des planches guident le lecteur).
  3. La mise en scène, la lecture du kamishibaï est un vrai petit spectacle que nous détaillerons plus loin dans ce dossier.

Bien comprendre la dynamique propre au kamishibaï conditionne la réussite de la lecture. Deux méthodes sont possibles :

  • à la manière du comédien qui va le lire et lui donner vie sans s’en éloigner.
  • à la manière du conteur qui s’éloigne souvent du texte et prend des libertés avec la narration afin d’amener ses spectateurs à plonger dans son univers.

3. Le kamishibaï

Le terme kamishibaï désigne la série de planches. Chaque planche représente au recto une illustration destinée à être vue par le public. Au verso est écrit le texte correspondant à l’illustration que voient les spectateurs, les didascalies et à droite, la reproduction en miniature de l’image correspondante. Le nombre de planches est en général de 10 à 20 illustrations.
Il est important de noter que le format traditionnel japonais est de 380 x 275 mm.  La plupart des kamishibaï débutent par une planche titre (numérotée 0 chez Callicéphale), celle-ci peut être éventuellement retirée, selon la manière de débuter l’histoire.

4. Le butaï

Le butaï présente un grand intérêt pour conter un kamishibaï, il permet la mise en scène de l’histoire, capte l’attention des spectateurs et cache le lecteur s’il le souhaite.

On peut aussi jouer avec les portes, les claquer pour faire du bruit, les ouvrir et les fermer de manière séquentielle en cachant une ou plusieurs parties de l’image pour ainsi rendre le spectacle encore plus vivant.

Le butaï traditionnel est à trois volets, il doit être conçu de façon à faciliter la manipulation des planches. On peut proposer aux lecteurs qui ne sont pas à l’aise, par exemple, de ne pas remettre les planches à l’arrière dans le butaï mais, de les poser à plat derrière ce dernier. Il est aussi possible d’être à deux, un qui déplace les planches, le second qui les lit.

La posture du lecteur est une donnée que l’on doit définir a priori. À l’origine les lecteurs de kamishibaï (les gaïto) se tenaient debout à côté du butaï. De nos jours, le lecteur en milieu scolaire est généralement assis derrière le butaï, mais cela n’est pas obligatoire. En maternelle on est souvent à genoux, et on peut également bouger, montrer un détail d’une planche, etc.

Certains kamishibaï peuvent se raconter sans butaï, mais alors on perd une partie de la magie de l’outil.

5. Mise en place du spectacle :

Il faut veiller à ce que le butaï soit placé sur une surface suffisante pour sa stabilité. Il ne doit être ni trop haut ni trop bas afin que les spectateurs n’aient pas d’effort à faire pour voir le spectacle. Ajuster et disposer l’éclairage demande un soin particulier : le butaï ne doit pas être placé à contre-jour et l’idéal est de fournir un éclairage d’appoint, ciblé sur le théâtre. S’il n’est pas possible d’obtenir un éclairage électrique, bien veiller à un éclairage naturel assez clair. Il faut également penser à s’assurer que le lecteur ait assez de lumière pour lire le texte.

Lors d’une séance de kamishibaï, créer une ambiance propice à l’écoute est primordiale. Le décor ne doit pas distraire le public, les yeux doivent prioritairement être attirés par l’illustration.

Une bonne visibilité est nécessaire pour que le public puisse voir les planches. Si le spectacle se fait dans l’obscurité, fournir un éclairage d’appoint au conteur afin qu’il puisse lire le texte. Il est à noter, lorsque les planches du kamishibaï sont plastifiées, que les reflets gênent tous les spectateurs qui ne sont pas placés juste devant le butaï.

Le kamishibaï s’adresse à un public restreint au sein duquel les spectateurs, du plus éloigné au plus proche du butaï, doivent pouvoir lire les illustrations. Il est utile, avant le spectacle, de s’asseoir à la place des futurs spectateurs pour le tester.

Le kamishibaï est un support d’histoire complémentaire du livre et des autres moyens pédagogiques utilisés dans l’enseignement. Ses qualités fédératrices en font un outil idéal pour des travaux en groupe, l’apprentissage de la cohésion et de la création de façon harmonieuse.

Téléchargements gratuits