Stéphane HOEBEN
Consultant indépendant
en Éducation et Ressources Humaines – 30/08/22
Si on considère que la lecture consiste d’abord à comprendre un message, c’est-à-dire se faire
des représentations à partir des mots proposés, on peut induire que cette démarche invite à une véritable décentration. Il s’agit donc bien, dans un premier temps, à accepter en quelque sorte « d’obéir à l’autorité » de l’auteur pour comprendre sa pensée. Dans un second temps, chaque lecteur reste libre de poser un regard personnel sur l’écrit proposé. Dans la réalité quotidienne, c’est souvent l’inverse qui se vient : 1. Je réagis et 2. Je retourne vérifier si ce que je « comprends » correspond au message écrit. Nous vous proposons ci-après quelques activités d’écoute en maternelles (de lecture en primaires) pour construire une attitude de lecteur « rigoureux ».
1. ACTIVITÉ n°1 (à vivre plusieurs jours de suite pour apprendre)
Voici un travail de structuration en SAVOIR ÉCOUTER à vivre rigoureusement chaque fois qu’un enfant écoute un texte oralisé par un adulte.
Parce que certains enfants ne sont pas conscients qu’écouter ou lire, c’est « prendre » le contenu du mes- sage tel qu’il est proposé par l’auteur, il est indispensable d’organiser ce que les enfants répondent lors- qu’on leur demande : « Qu’avez-vous retenu du texte ? ».
Certains enfants énoncent des souvenirs, d’autres des émotions, d’autres des hypothèses, d’autres « inventent » des contenus et enfin d’autres expriment vraiment les idées entendues (et même les mots).
Pour préparer les enfants à une attitude de lecteur compétent qui cherche d’abord à comprendre le message de l’auteur avant d’envahir le texte avec des souvenirs, des émotions, des…, il apparait indispensable de développer cette attitude déjà dans des activités d’écoute. Aussi, je propose d’utiliser cette série de pictogrammes pour rendre l’enfant conscient de ce qu’il dit par une catégorisation précise et sans jugement. Chaque enseignant accueille ainsi la parole de l’enfant, il la resitue soit comme une « émotion », soit comme un « souvenir », soit comme une « hypothèse », soit comme « n’importe quoi », soit comme « vraiment dans le texte » et lui demande le cas échéant de retourner vers le projet de dire « ce qu’il a entendu ». Cette clarification amène les enfants à comprendre que lire, ce n’est pas « envahir le texte avec son égocentrisme » mais activer de façon consciente une forme d’altruisme dans la compréhension de ce qui vient d’autrui (d’un auteur).
Bien entendu, le même travail de structuration DOIT être proposé en primaires à partir d’activités de SAVOIR LIRE (lecture/compréhension).
2. ACTIVITÉ n°2 (à vivre après la précédente et plusieurs jours de suite pour apprendre)
Voici un travail de structuration en SAVOIR ÉCOUTER à vivre rigoureusement chaque fois qu’un enfant écoute un TEXTE oralisé par un adulte et qu’il dispose d’une (ou plusieurs) ILLUSTRATION(S).
Lorsque les enfants ont appris à distinguer les 5 réponses proposées ci-dessus, il est aussi important d’apprendre aux enfants à distinguer les sources d’informations lorsqu’un texte comprend des illustrations. L’enseignant prépare un certain nombre d’énoncés issus soit du texte, soit des illustrations, soit du texte ET des illustrations. La tâche pour les élèves consiste à classer l’énoncé entendu selon qu’il a été entendu (texte), qu’il est visible (illustration) ou les DEUX (texte et illustration).
Bien entendu, le même travail de structuration DOIT être proposé en primaires à partir d’activités de SAVOIR LIRE (lecture/compréhension). Ce travail est d’autant plus indispensable que certains apprentis-lecteurs se cachent derrière les informations des illustrations pour ne pas laisser apparaitre leurs difficultés de décodage et de compréhension.
3. ACTIVITÉ n°3 (à vivre après les précédentes et plusieurs jours de suite pour apprendre)
Voici un travail de structuration en SAVOIR ÉCOUTER à proposer lorsqu’on dispose de 2 textes sur un même sujet (ou d’un texte sur 2 pages).
Lorsque les enfants ont vécu les activités précédentes, il est aussi utile d’apprendre aux enfants à reconnaitre des informations dans plusieurs sources. L’enseignant annonce qu’il va oraliser deux messages sur le même sujet et qu’il faudra reconnaitre les idées identiques (parfois avec les mêmes mots et parfois avec des mots différents).
Bien entendu, le même travail de structuration DOIT être proposé en primaires à partir d’activités de SAVOIR LIRE (lecture/compréhension). Ce travail est d’autant plus indispensable que certains apprentis-lecteurs ne sont pas conscients qu’une même idée peut être portée par des mots différents. Par exemple : « Une petite fille » devient « Juliette » puis « elle » et encore « la gamine » un peu plus loin dans le texte ou dans l’autre texte.